Les Québecois de Fauguerolles

Grâce à Val de Garonne Québec, nous avons appris que deux Fauguerollais du XVIIe siècle avaient traversé l’Atlantique. Une de nos rues a été baptisée le 8 octobre 2017 de leurs noms, en présence de l’association. Les documents nous ont été donnés par Val de Garonne Québec.

banniere-val-de-garonne-quebec

Marc-Antoine Galibert, sieur des Colombiers

Pour voir la reproduction de la plaquette, cliquez sur ce lien

Naissance en 1636 à Fougardrolles (orthographe de l’époque, signifiant « village dans les fougères »). On peut supposer que Marc-Antoine Galibert est baptisé en l’église Saint Martin, existante à l’époque puisque construite au XVe siècle, incendiée au XVIe et relevée au XVIIe. Il est le fils de Pierre Galibert et de Françoise Faydik, anglaise.
Marc-Antoine Galibert embarque à la Rochelle pour Montréal en 1660. Il embarque sans contrat, avec l’espoir de trouver du travail pour une vie meilleure qu’en France où la situation économique était très difficile. Beaucoup de misère dans notre pays. C’est la raison pour laquelle des milliers de personnes embarquent à la Rochelle pour la nouvelle France. Les conditions de traversée étaient très difficiles, beaucoup ne verront pas leur nouvelle terre d’accueil.
Marc-Antoine Galibert aura la chance d’ouvrir une boutique. On le retrouve marchand dans le vieux Montréal. Il faisait partie de la petite noblesse montréalaise.
Mariage avec Suzanne Duverger le 11 août 1660 à Notre-Dame de Montréal. Suzanne est arrivée au Québec en 1659 avec ses parents. Son père qui était musicien avait souhaité émigrer au Québec.
Le couple aura deux enfants : François en 1661 et Françoise en 1664.
Jusqu’en 1665, le couple vivra à Montréal avec ses deux enfants. Dans le courant de l’année 1665, avec procuration de son mari, Suzanne vend leur maison à Montréal et vient le rejoindre en France avec les enfants.
Suzanne décède en France peu après 1666, d’après certaines archives. Marc-Antoine Galibert serait décédé en France. Aucune date de cet acte. A partir de ce moment, on perd sa trace.

Jean Boyer, dit Lafontaine ou Lafantaisie

Pour voir la reproduction de la plaquette, cliquez sur ce lien

Naissance en 1681 à Fouguerole (orthographe de l’époque), diocèse d’Agen, Marmande. Jean Boyer est né 45 ans après votre premier pionnier Marc-Antoine Galibert. Tout comme lui, on suppose qu’il a été baptisé en l’église paroissiale Saint Martin, la seule existante à l’époque. Cette église est bâtie sur un plan en croix latine, une nef non lambrissée, deux chapelles formant les bras du transept et un chevet voûté. Elle subira des transformations, mais pas avant 1835.
Fils de Pierre Boyer et Jeanne Guichemin
Comme Marc-Antoine Galibert, sieur des Colombiers, Jean Boyer embarque à la Rochelle.
La situation étant incertaine, Jean-Boyer embarque à la Rochelle, port le plus proche de Fauguerolles. Lui aussi part à l’aventure, sous contrat, dans l’espoir d’une vie meilleure. Après plus de trois mois de traversée, dans des conditions incertaines, Jean Boyer débarquera en Nouvelle France dans l’espoir de trouver une vie plus confortable qu’en France.
A Montréal, Jean Boyer s’engage comme soldat à la compagnie d’Esgly. François Esgly est commandant du fort Chambly. Esgly arrive en Nouvelle France en 1689. En fin de carrière, il fut major puis lieutenant du Roi à Trois Rivières. Jean Boyer est engagé sous contrat comme tous les militaires.
Pendant un temps, Jean Boyer sera « coureur des bois ». Ces hommes vivaient loin des autorités, ils recherchaient le profit du commerce des fourrures. C’était un commerçant de fourrures itinérant et illégal. Ils faisaient beaucoup de troc avec les autres commerçants. Beaucoup firent fortune avec les fourrures (castor et renard).
Premier mariage avec Jeanne Deguire dite « Larose », le 23 septembre 1708 à Montréal. Jeanne est née en 1683 à Saint Ours à Montréal. Le père de Jeanne arrive en Nouvelle France en 1665.Il est soldat à la compagnie Sorel du régiment Carignan-Salières. Jeanne décède en 1723.
Second mariage avec Louise Hénault ou Enaud le 23 février 1727 à Berthierville. Louise décède en 1731 à Saint Ours-Richelieu.
Troisième mariage avec Geneviève Mineau le 25 février 1732 à Yamaska. Geneviève décède le 10 avril 1793. Le peuplement de la ville de Yamaska ne débute que dans les années 1720. Jean Boyer sera dans les premiers citoyens à habiter cette municipalité. Yamaska en Iroquois signifie : « là où poussent les joncs ». Aujourd’hui encore, autour de Yamaska, on peut toujours voir les marais.
Jean Boyer aura cinq enfants :
– une fille avec Jeanne Deguire, Elisabeth
– deux filles, un garçon avec Louise Hénault : Marie-Louise, Marie-Agathe, Jen-Baptiste.
Marie-Agathe née en 1729 décède en 1730.
Jean-Baptiste né en 1730 décède en 1731.
– une fille avec Geneviève Mineau : Geneviève
Jean Boyer, dit Lafontaine ou Lafantaisie décède le 23 février 1745 à 64 ans à Yamaska au Québec.

L’inauguration du chemin des Québecois

Pour rendre hommage à ses deux pionniers partis s’installer en Nouvelle France à la fin du XVIIe siècle, Fauguerolles a inauguré le 8 octobre 2017 la plaque du chemin qui porte désormais leur nom.

C’est l’association Val de Garonne Québec qui a retrouvé leur trace et proposé à la municipalité cet hommage, associé à un travail mené avec les CM1 du Regroupement Pédagogique Intercommunal. Les enfants ont fièrement présenté les pionniers québecois à la population avant que la plaque soit dévoilée. Un pot de l’amitié a ensuite réuni Val de Garonne Québec, le conseil municipal et les villageois à la salle des fêtes.

chemin-des-quebecois-a-fauguerolleschemin-des-quebecois-a-fauguerolleschemin-des-quebecois-a-fauguerolles

Maryline de Parscau, maire de Fauguerolles, Jean-Claude Fraiche, président de Val de Garonne Québec, et les enfants du CM1 devant la plaque du chemin des Québecois.
Photos de Maryse Lamarque

Michel Pons nous a fait un bel article dans Sud Ouest du 8 octobre 2017

larticle-de-sud-ouest-sur-linauguration-du-chemin-des-quebecois